Allain strullu
Yves François Corentin Magloire le Faucheur (1795-1833)
Yves François Corentin Magloire le Faucheur est né le 10 avril 1795 au bourg de Mahalon. Il est
le fils de Guillaume Corentin le Faucheur qui est décédé en 1814 et de Marie-Jeanne le Dem décédée en 1820. Son père avait été nommé instituteur à Mahalon le 19 pluviôse de l'an III(7 février 1795)
alors que son épouse l'avait été le 15 ventôse de la même année (5 mars 1795). Pendant l'Ancien Régime le père avait été greffier au marquisat de Pont-Croix (*).
Yves le Faucheur exerçait la profession de notaire à Plozévet et était
maire de Landudec depuis 1821.
Le préfet l'a sollicité, à la mort d'Allain Strullu, pour qu'il devienne maire de Plozévet. Ce fut effectif en janvier 1829.
Yves le Faucheur est un choix, comme maire de Plozévet, qui convient parfaitement
au recteur de Plozévet, Pierre Marie Perrot. La crainte de ce dernier était qu'un maire peu favorable au clergé
soit désigné pour succéder à Allain Strullu :
Archives départementales Quimper 2M69
Plozévet le 10 janvier 1829
Le jour où j'ai eu la douleur de vous écrire la mort du maire de Plozévet, je ne me suis permis, de vous désigner
qui je désirais pour le remplacer, qu'après avoir demandé et prié Monsieur Faucheur
d'accepter la mairie de Plozévet, dont le refus a été dans le tems très posif (*). Je suis très satisfait que vous
ayez été plus heureux que moi ; je vous assure que Monsieur Faucheur pour maire à Plozévet, m'est très agréable
et vous prie d'agréer mes vrais sentimens de la plus vive reconnaissance
J'ai l'honneur d'être avec le plus profond respect, Monsieur le préfet, votre très humble et très dévoué serviteur
p:m: Perrot curé à Plozévet
* il est écrit 'posif', le mot positif peut-être mais alors quid d'"un refus très positif"; selon le contexte
les mots 'net' ou 'clair semblent appropriés ; temps s'orthographie très régulièrement 'tems'
Selon les délibérations du conseil municipal, on peut noter que les membres du conseil, à l'exception du maire bien sûr et du 1er adjoint Christophe Bolzer, ne savent pas signer.
En février 1829 et alors que la maladie règne, Marie Larrour décède à Kerlaeron, à l'âge de 102 ans
A son arrivée, le maire trouve une situation qui n'est pas très claire en ce qui concerne la constitution du conseil municipal.
Le préfet possède une liste des conseillers qui comporte 10 noms comme exigé pour une commune de la taille de Plozévet.
Sur cette liste deux ne savaient pas qu'ils étaient sur la liste, 5 sont décédés dont certains depuis longtemps, un est inconnu dans la commune.
Il ne reste donc que deux conseillers réels: Alain le Corre originaire de Bremphuez et Joseph Kérourédan venant de Keristin. Il y a par contre
6 personnes qui pensent être conseillers mais qui ne le sont pas officiellement.
Finalement il réussit à établir une liste de 10 noms. Les choses reviennent dans l'ordre, le conseil de Fabrique est mis en place en
1830 mais il semble qu'il ne se soit jamais réuni. (1)
Son arrivée coïncide également avec une épidémie qui règne sur Plozévet. Le courrier du recteur Perrot en dit long sur les conditions
de travail des curés (2) :
Archives diocésaines Quimper série 1P Plozévet
le 26 juin 1829
Monseigneur,
Il m'est impossible de tenir seul à Plozévet. Dans ces premiers 6 mois de l'année courante, il y est mort 118. Ne m'oubliez donc pas monseigneur
je vous en supplie; ne m'oubliez pas ou dans peu de tems je suis au tombeau. Au cas où vos vues sont de ne pas continuer M Nivo professeur au petit séminaire de Pont-Croix
je le désirerai de votre bonté vraiment paternelle. Il connait déjà Plozévet, depuis 9 ans qu'il y a passé au moins deux mois de chaque année, à la grande édification de mes paroissiens.
De plus je me permets de vous donner connaissance que j'ai tiré M Nivo de la mandicité, nourri et entrenu, jusqu'à son entrée au collège et continué son entretien jusqu'à aujourd'hui.
Vû la maladie règnant dans ma paroisse, je ne crois pas devoir la quitter pour la retraite, à moins que vous ne puissiez me donner un vicaire pour ce tems.
J'ai l'honneur ....
Les maires et les conseillers municipaux doivent prêter serment dans les termes qui suivent :
"Je jure fidélité au Roi des français, obéissance à la charte constitutionnelle et aux lois du Royaume".
Le 29 janvier 1832 le Faucheur voit son mandat reconduit par le préfet Charles Pellenc.
Le 11 mars 1832 le conseil municipal vote l'établissement d'une école primaire au bourg. Il est convenu avec le
recteur Perrot que cette école se tiendra dans la maison que ce dernier avait fait construire dans les dépendances
du presbytère. Un secours, 500fr, sera apporté par le gouvernement pour aider à aménager l'édifice concerné.(3)
Au tout début de l'année 1833 le Faucheur tombe gravement malade, à tel point qu'il faut le remplacer. Il décèdera un mois plus tard le 28 février,
il allait avoir 38 ans. Entre temps la pire crainte de Pierre Marie Perrot, le recteur de Plozévet, se concrétise. Un Guellec va devenir maire de Plozévet.
Un cauchemar pour le recteur ...
(1) lettre de Jacques le Guellec à l'évêque en date du 7 novembre 1833 (archiv. diocésaines).
(2) lettre de Pierre Perrot à l'évêque en date du 26 juin 1829 (archiv. diocésaines).
(3) lettre du 18 mai 1833 du préfet à l'évêché rappelant ce fait (archiv. diocésaines).
Allain strullu