Lucien le Bail
Georges le Bail(1898-1937)
Le 19 novembre 1898 Lucien le Bail décède, l'intérim est assuré par Pierre Kéravec. En décembre 1898 Georges le Bail est élu conseiller municipal pour
remplacer un des membres du conseil décédé en 1896. Il est, dans la foulée le 26 décembre, élu maire de Plozévet sans discussion.
Georges le bail est né le 15 juin 1857 à Quimper. Il fut entre autres scolarisé à l'école mixte des soeurs de Plozévet.
A peine l'élection passée Jean le Guellec, deuxième adjoint, qui était malade, décède. Le conseil municipal, après avis du Préfet, décide de ne pas remplacer
le 2eme adjoint, estimant que Pierre Kéravec peut seul, habitant près du bourg, assurer cette fonction.
En février 1899 les journaux font état d'une épidémie de fièvre thyphoïde à Plozévet.
En 1900 l'élection des conseillers municipaux entraine l'élection sans problème de Georges le Bail.
L'année 1902 fut marquée par les lois sur les congrégations qui allait entrainer le départ des religieuses de Kermaria
présentes à Plozévet depuis 1862. Certains conseillers
qui se disent républicains décident de démissionner de leur poste en signe de protestation.
le pillage du trois-mâts 'Frisia'
En décembre 1901, le trois-mâts carré 'Frisia', un navire allemand venant de Pensacola (Floride) et se rendant à Brême, s'était échoué au large du phare de Penmarch.
Le canot de Saint-Pierre le 'Papa Poydenot' - canot de sauvetage à 10 avirons - était sorti malgré le gros temps mais n'avait pu que constater que tout l'équipage
avait abandonné le navire.
Les 22 marins furent portés disparus. On retrouva plus tard une baleinière sur l'île de Sein.
Le navire avait libéré les fûts d'essence de térébenthine et de résine qu'il transportait et certains échouèrent sur les plages avoisinantes. Les riverains s'étaient empressés de récupérer ces fûts
et de les revendre à des marchands de Pont-Croix en toute illégalité. Les contrevenants allaient être poursuivis en correctionnelle
pour vol ou recel selon le cas. Une enquête, suivi d'un procès (audience du 21 juillet 1903),
avait eu lieu qui avait incriminé 47 personnes en grande partie des plozévétiens.
Georges le Bail assurera la défense d'habitants de Plozévet qui avaient participé au vol de fûts d'essence de thérébentine.
Finalement il avait obtenu la grâce des "pilleurs d'épaves". Le 'Courrier du Finistère' du 19 décembre laissait entendre que cette grâce
avait été obtenue : "le député ... par la servilité de ses votes a obtenu la grâce des pillards de l'usine Masson(*) et des pilleurs d'épaves de la côte de Plozévet ..."
(sources : le Courrier du Finistère du 25 juillet et du 19 décembre 1903. L'Union Agricole du 12 juillet 1903.)
Le procès des pilleurs d'épave dans les journaux ici
Le jugement avait eu lieu le 28 juillet 1903 comme l'atteste le journal 'le Finistère' en date du 29. Des condamnations avaient bien été prononcées.
Penmarc'h.
— Les pilleurs d'épaves.
— Le tribunal correctionnel de Quimper a rendu hier son jugement dans l'affaire du pillage du Fresia.[Frisia]
Des riverains poursuivis, cinq ont été acquittés, Alain Goascoz, Le Douce, Lapart, Mazo
et Quéméner. Les autres ont été condamnés à 10 jours de prison avec sursis, sauf pour
Pierre André père, et à des amendes de 50 à 25 francs.
Des complices et receleurs, Paul Colin, Philomene Divanac'h, Kervarec, Trévidic
et la veuve le Joncour ont été acquittés.
Les autres sont condamnés : Albaret à un
mois de prison, Carpentier à 15 jours, les
autres à 10 jours de la même peine, et tous
à des amendes variant de 500 fr. à 50 fr.
Ils bénéficient de la loi de sursis pour la
prison, à l'exception d'Albaret, Leon Carpentier et Henry Colin.
* Le 14 juillet 1902 des ouvriers soudeurs, à l'initiative du syndicat des soudeurs de Douarnenez, avaient manifestés à Douarnenez.
Ils protestaient contre l'aménagement de l'usine Masson équipée de machines à souder les boites de sardines.
Ce qui devait être une promenade autour de la ville s'était transformé, au son de la trompette et sous l'égide du drapeau rouge,
en mise à sac de l'usine avec le slogan "vive la main d'oeuvre, à bas la machine". Les dégats avaient été estimés à 150 000 francs.
('Cdf' du 19 juillet et du 26 juillet 1902). 12 individus seront traduits devant les assises du Finistère.(cdf du 20 décembre 1902, 17 janvier 1903)
La ville de Douarnenez fut condamné pour n'avoir pas pris les mesures nécessaires au vu des bruits qui couraient. La ville
se retourna contre Ploaré, Tréboul, Pouldergat et le syndicat des ferblantiers. Les poursuites contre Tréboul et Pouldergat n'aboutirent pas.
Au final, les villes de Douarnenez et Ploaré furent condamnées. Pour Douarnenez ce fut environ 73 000 frs en tenant compte du fait que Ploaré paierait environ 14000frs, elle décida d'une imposition de 6cts30, payée par conséquent par les
contribuable et ... les fabricants de conserves !
Ces derniers se plaignirent d'être à la fois victimes, car la mécanisation du soudage n'avait pu être du coup implémenté en Bretagne, et payeurs.
Le préfet leur répondit qu'il n'y pouvait rien.
M Masson ("la Douarnezienne")fut ruiné dans cette affaire et son entreprise déclaré en faillite en juin 1905.
le cimetière
Depuis très longtemps la taille insuffisante des cimetières posait, dans beaucoup de paroisses, des problèmes d'insalubrité. Les cimetières
étaient trop petits obligeant à rouvrir des tombes alors que les corps enterrés n'étaient que partiellement décomposés.
De plus ces cimetières se situaient en général autour de l'église et donc en plein bourg.
Pourtant une ordonnance royale du 15 mai 1776 prescrivait de transporter les cimetières hors de l'enceinte des villages.
Cette ordonnance n'avait que trop peu souvent été suivie d'effets.
A Plozévet on s'était contenté dans les années 1820 de l'agrandir puis d'en parler lors des réunions du conseil municipal.
Ce n'est qu'en 1904 que le cimetière sera enfin déplacé, 90 ans après la pétition de Mr Hignard.