La guerre de Crimée
Introduction
Le 27 mars 1854, la France et la Grande-Bretagne déclarent la guerre à la Russie qui menace
l'intégrité de l'empire Ottoman.
Cette décision entraîne le déclenchement de la guerre de Crimée.
Les forces franco-britanniques l'emporteront sur la Russie après le terrible siège
de Sébastopol de septembre 1854 à septembre 1855.
Au moins treize jeunes Plozévétiens périrent, victimes de la GUERRE DE CRIMEE (1854- 1856)
Morts pour … l'Empereur
(Source : registre des décès ; état- civil de Plozévet.)
Nom |
info perso. |
affectation |
Décès |
Jacques Kerlorc'h |
Né le 11 fév. 1831;
fils de Alain et de Marguerite Le Quéré de Kervern.
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3ème RI de ligne ; carabinier. |
Mort le 26 oct 1854, dans une tranchée près de Sébastopol.
Un boulet lui a enlevé la tête. |
Allain Hélias |
né le 8 décembre 1828 ;
fils de Pierre, sabotier à Kersuot, et de Hélaine Guivarch
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voltigeur |
Tué par balle le 25 mars 1855 dans une tranchée devant Sébastopol. |
Pascal Lautrédou |
né le 23 oct 1832 ;
fils de Augustin Guillaume et de Marie Kérourédan, cultivateurs à Merros Creis Izella
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Fusilier au 87ème RI de ligne.
camp Maslak, armée d'Orient
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Mort du choléra dans l'ambulance mobile de Maslak. (Près de Constantinople) |
Pierre Tallidec |
né le 2 mars 1828.
fils de Jean tisserand à la Trinité et de Elisabeth Colin
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Matelot 3ème classe à bord du vaisseau impérial Le Bayard |
Mort le 22 juillet 1854 à bord du vaisseau au large de Varna (Bulgarie).
(épidémie de choléra)
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Vincent Le Stum |
né le 23 sept 1829 à , fils de Pascal et de Marguerite Ferrant, journaliers à Kerguélen. |
Grenadier au 2ème régiment de grenadiers de la Garde impériale. |
Mort du choléra morbus à l'hôpital de la 2ème div. de l'Armée d'Orient. |
Jean Corentin Yannic |
né le 24 oct 1829 à Pouldreuzic
Résidant à Plozévet, fils de jean et de Corentine le Pape .
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Grenadier au 2ème bataillon du 98ème R de ligne , embarqué sur la frégate à vapeur le Vauban |
Mort à bord, le 3 sept 1855. |
Nicolas Savina |
né le 30 juil 1830 à Lanvoran
fils de Corentin et de Marie Bariou
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Caporal à la 2ème compagnie du 1er régiment du centième R de ligne |
Mort le 12 déc 1855 à l'hôpital militaire de Constantinople –
Ecrasement du pied et diarrhée chronique. |
Antoine Vigouroux |
né le 4 août 1830 à Kérongard Divisquin
fils de Alain et de Perrine Tanter, cultivateurs.
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Voltigeur au 3ème bataillon du 46 ème R de ligne |
Mort à l'hôpital militaire de Constantinople- Scorbut. |
Jean Marie le Guellec |
né le 29 janv 1834 au moulin Goff
fils de François, meunier, et de Anne le Bolzer
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Fusilier à la 3ème compagnie , 3e bataillon du 15ème R de ligne |
Mort le 14 sept 1855 du choléra -commune de Kamiesh ; |
Colin Michel |
né le 15 déc 1832 à Brumphuez,
fils de Michel, tailleur, et de Marie le Pape
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Fusilier au 11 R de ligne |
Mort dans l'ambulance de la 1ère div du 1er corps de l'Armée d'Orient-Hôpital militaire de Crimée.
Le 27 déc 1855. Typhoïde ;
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Gadonna Guillaume |
né le 23 sept 1829 à Brumphuez,
fils de Thomas et de Mie Anne Bétrom, cultivateurs.
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Voltigeur au 100ème R de ligne |
Mort dans l'hôpital ambulant de l'armée d'Orient, le 26 fév 1856.
Typhoïde
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Guillou Mathieu |
né le 30 déc 1825 à Kermenguy,
fils de Guillaume et de Mie Anne Pouchoux, cultiv .
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Grenadier au 2ème R de grenadiers de la Garde Impériale |
Mort d'une plaie pénétrante à la poitrine,
occasionnée par une balle, lors de la prise de Sébastopol, le 17 sept 1855.
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Pierre Henri le Guellec |
né le 31 mai 1829 à Brenizennec,
fils de Jacques (cultivateur, meunier) et de Mie Thérèse Bizien
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Grenadier de 6ème camp. Armée d'Orient |
Mort le 8 sept 1855. Eclat d'obus à la poitrine à la prise de Sébastopol. |
Le soldat Pochic
René Pochic était né le 12 décembre 1834 à Plozévet. Ses parents, Yves Pochic (né en 1799)
et de Marie Jeanne Le Donche étaient domanier à Gorrequer.
Ce village était composé d'une ferme,
celle des Pochic, qui en était l'élément principal. Cette ferme
abritait 10 personnes, la famille Pochic, le père, la mère, trois enfants du couple dont René ainsi que 5 domestiques. Sur le recensement de 1861 il est indiqué
que René est issu du 1er mariage de Yves, mais il n'en est rien car la mère
de René, Marie-Jeanne le Donge était la 3eme épouse de son père. Jouxtant la ferme 4 maisons venaient s'y greffer,
y logeaient un tailleur et trois journaliers.
René venait au monde dans une famille, qui le moins que l'on puisse dire, est qu'elle était recomposée.
En effet, Yves son père, s'était marié une première fois avec Marie Prigent
en 1819. De ce mariage qui devait durer 10 ans étaient nés 5 enfants, c'est peu après la naissance de Pierre que
Marie avait rendu l'âme.
Deux mois et un jour plus tard, le 14 juillet, il s'était remarié avec Marguerite Burel
d'où étaient nés Yves, Marguerite et Nicolas. Son épouse était rapidement décédée un 12 septembre 1833.
Yves fut plus patient cette fois-ci car il n'épousa Marie Jeanne le Donge (qui s'écrit parfois Donche) que deux mois et 8 jours plus tard, le 20 novembre.
De ce mariage naîtront Yves, notre soldat, et Alain. Marie-Jeanne quitta ce monde en 1848, un 9 juin.
Le 17 janvier 1851 il épouse finalement Marie Gouzien (1829-1904) de qui il aura 6 enfants. Yves devait décéder en 1876.
Certificat de naissance de René Pochic de Gorrequer en Plozévet
Le "soldat Pochic" suivit un parcours analogue à Jean-Marie Déguignet qui raconta dans
'Mémoires d'un paysan bas-breton' cet épisode, ci-dessous un extrait :
Engagé volontaire, il veut voir du pays et s'instruire.
Il devance l'appel et, volontaire pour la Crimée, il part pour Sébastopol où le 26ème de ligne vient d'être anéanti.
A pied, la route est longue :
Quimper - Rennes sous la neige et le gel, Rennes-Lyon dans des conditions semblables, puis le train jusqu'à Marseille où des '' vapeurs '' le menèrent à Malte, Constantinople, puis Sébastopol.
Il décrit son arrivée :
« Nous voilà donc en vue de cette fameuse ville dont on parlait depuis si longtemps et qui, selon les uns était prise depuis longtemps tandis que d'autres affirmaient qu'elle ne le serait jamais, qu'elle était imprenable.
A mesure que l'on approchait on distinguait mieux ces grandes paraboles rouges qui n'étaient autres que les lignes décrites par les bombes allant sur la ville et d'autres qui en sortaient et s'entre croisait avec les autres. [...] »
« Nous traversions des remblais, des tranchées, des redoutes qui avaient servi au commencement du siège ; partout la terre était jonchée de bombes, de boulets, de biscaïens, de morceaux de gibernes et de ceinturons, de lambeaux de draps et de toiles de toutes couleurs. Là-bas, derrière les tentes , on voyait la fumée épaisse des mortiers et des grosses pièces de canon ; nous sentions la terre trembler sous nos pieds. »
Bientôt ce fut la charge et la prise de la Tour Malakoff.
La guerre était perdue pour les Russes mais le scorbut, le typhus et la dysenterie continuaient à décimer les soldats dans les hôpitaux de Kamiech, Sébastopol et Constantinople.
De même que, en 1854, l'incendie de Varna arrêta le choléra qui menaçait la première armée française
arrivée en Turquie, l'incendie de l'hôpital d'Ahoutpacha où s'entassaient les malades stoppa
une épidémie de peste noire.
Le traité de Paris du 30 mars 1856, met fin à la guerre de Crimée(1853-1856). Entré en vigueur le 16 avril 1856, il déclare la neutralité de la
mer Noire et du Danube, y interdit la navigation aux navires de guerre ainsi que la construction de fortifications.
Il marque le début d'un sévère déclin de l'influence russe dans la région.
La Russie accepte sans condition de renoncer à ses prétentions sur la Turquie et reconnaît l'intégrité du territoire turc.
Un lien vers le site wikipedia concernant la guerre de Crimée :
Guerre de Crimée
La France ne possédait pas de médaille commémorative de la campagne de Crimée.
Aussi, la médaille britannique fut-elle reconnue par le gouvernement français par décret
du 26 avril 1856. Elle a été attribuée
à tous les militaires français ayant participé à cette campagne, et son port autorisé.
Le jeune Plozévétien (soldat POCHIC René), rentra de Crimée dans sa ferme de Gorréquer après
la signature de la paix, mais il repartit aussitôt pour la guerre d'Italie jusqu'à l'armistice
de Villafranca en juillet 1859.
A son retour, le maire Pierre JULIEN (un voisin, cultivateur à Lessunus) écrivit au Général de Brigade
pour demander son maintien à la ferme comme soutien de famille.
Monsieur Le Général de Brigade, Commandement de Brest,
J’ai l’honneur de vous adresser cette lettre pour vous prier de bien vouloir prendre en
considération la triste condition du sieur Pochic, père du jeune Pochic, soldat au 15ème
régiment de ligne, actuellement en congé de réserve à Plozévet.
En effet, lors de la signature de la paix de Crimée, le sieur Pochic est rentré
dans ses foyers avec un congé de soutien de famille, car son père se trouvant alors
seul à la tête d’une exploitation agricole assez importante, ne pouvait à cause de
son âge et de ses infirmités, la diriger convenablement. Mais son fils est alors venu
lui apporter un peu d’aide et de consolation.
Rappelé de nouveau à l’époque de la guerre d’Italie, il est revenu chez lui aussitôt
après le traité de Villafranca, et aujourd’hui tout le fardeau attaché à une exploitation pèse sur lui.
Etant persuadé que si le sieur Pochic est rappelé sous les drapeaux à l’expiration de
son congé, son père se verra contraint d’abandonner sa ferme, je vous prie, Monsieur
Le Général d’user de toute votre influence et de tout le pouvoir dont vous disposez,
pour faire en sorte que ce jeune homme reste dans sa famille. Personne ne le mérite
plus que lui, car, outre que son père ne peut rien sans lui, il se conduit encore de
manière à mériter la confiance de tous ceux qui le connaissent.
Dans l’espoir que vous voudrez bien agréer la demande que j’ai l’honneur de vous faire,
je vous prie, Monsieur Le Général, de recevoir mes remerciements et de me considérer
comme le plus respectueux de vos serviteurs.
Le Maire de Plozévet,
signé : P. Julien.
La famille Pochic après 1861
En 1861, comme l'atteste le recensement le soldat Pochic qui, il a alors 26 ans, a retrouvé
sa famille à Gorrequer.
Archives départementales du Finistère
Recensement de 1861 : la famille Pochic de Gorrequer, Yves a 26 ans.
Archives départementales du Finistère
Très rapidement il va se marier avec Marie-Jeanne Gueguen (née le 14 décembre 1841) et reprendre la ferme familiale. (son père devait décéder en 1876). Marie-Jeanne mettra au monde
10 enfants dont 2 garçons. Les 6 premiers seront des filles.
Une terrible épidémie devait frapper Plozévet en 1871,
elle n'épargna pas la famille Pochic.
En effet, cette année là, alors que la famille comptait déjà 6 enfants (6 filles)
l'aînée et les trois plus jeunes disparaissaient : Marie-Jeanne 8 ans, Anne 3ans, Catherine 1 an et
Stéphanie-Henriette qui venait tout juste de naître. Stéphanie était née le 2 octobre 1871 et ne devait survivre
qu'une douzaine de jours. Quant aux trois autres elles succombèrent
à l'épidémie, toutes les trois entre le 10 et le 25 février.
Pour ne pas être en reste l'épidémie de variole de 1881 faucha Jean-Marie, né le 11 juillet l'année précédente.
Au final 5 enfants survécurent : Marie-Anne, Françoise, Yves, Marie-Jeanne et Anne.
On notera la constance dans le choix des prénoms des filles, Marie, Jeanne, Anne, Catherine,
Françoise. Point d'imagination,
sinon pour Stéphanie-Henriette qui d'ailleurs ne survécut que quelques jours.
René Pochic devait décéder le 11 mai 1884 et son épouse vingt ans plus tard, en 1914.
Ci-dessous le tableau des enfants du couple.
ordre |
Prénom |
naissance |
Décès |
Age du décès |
Mariage |
1 |
Marie-Jeanne |
9 juin 1863 |
10 février 1871 |
7ans 8mois |
|
2 |
Marie-Anne |
20 décembre 1864 |
|
|
7 mai 1882 avec Jean-Alain le Guellec |
3 |
Françoise |
31 août 1866 |
12 décembre 1902 |
36 ans |
29 juin 1884 avec Corentin le Henaff |
4 |
Anne |
15 août 1868 |
12 février 1871 |
2 ans 6 mois |
|
5 |
Catherine |
5 juillet 1870 |
25 février 1871 |
8 mois |
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6 |
Stéphanie-Henriette |
2 octobre 1871 |
14 octobre 1871 |
12 jours |
|
7 |
Yves |
21 août 1872 |
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1895 avec Marie-Catherine Savina |
8 |
Marie-Jeanne |
1er janvier 1876 |
1939 |
73 ans |
18 juin 1893 avec Pierre Peuziat |
9 |
Jean-Marie |
11 juillet 1880 |
15 août 1881 |
1 an |
|
10 |
Anne |
19 avril 1883 |
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